plaisirs sadiques
C'était hier en soirée, sur la terrasse. La voisine, petite bonne femme âgée dont la voix très douce demande une audition sans failles dès qu'elle s'élève de l'autre côté de la haie, a glissé dans ma main une petite boîte verte. Boîte par laquelle j'allais résoudre mes problèmes de fourmis.
Les fourmis aiment mon logement mais n'en payent pas le loyer, et ça c'est injuste, surtout pendant la période estivale (quand on connaît le prix des locations saisonnières dans le coin!). J'avais donc décidé de déloger les suqatteuses et de les envoyer à la mort. Mais Baygon ne m'aidant pas particulièrement (les fourmis, après avoir visité les petites boîtes blanches en ressortaient pour ne plus jamais y rentrer), la voisine a été d'un secours considérable.
La petite boîte verte, aussitôt placée sur le sillage des envahisseuses, a eu beaucoup, beaucoup de succès. Les fourmis y rentraient en masse et ressortaient, comme ivres, titubant quelques centimètres avant de mourir sur place. Un régal. Un plaisir sadique. Ces petites compagnes (toutes petites: de la race dîte "argentine"), étaient en train de crever sous mes yeux extasiés par l'efficacité du produit.
Bref, vous l'avez compris, je n'ai pas grand chose à raconter sur ce blog. Et quand je n'ai rien à dire, c'est parce que ma vie est paisible, qu'elle manque un peu de piquant, il faudrait quelques petits tremplins émotifs, quelques petits tremblements de terre sentimentaux.
Je fais partie de ces êtres que la tranquillité éteint sous son couvercle tiède et parfumé. J'aspire à la routine, aux habitudes, parce que l'imprévu et les chaos me font hurler et m'angoissent, mais la routine est un éteignoir, et la flamme meurt parce qu'elle n'a plus les marasmes qui la faisaient si grande.
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